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Qualité de l’air : on respire mieux dans le Grand Paris !

3 min de lectureLLD
En matière de mobilité « verte », le débat se focalise souvent sur le sujet des émissions de gaz à effet de serre.
Si les enjeux climatiques sont incontestablement essentiels, n’occultons pas un autre enjeu environnemental clé : la qualité de l’air.
Bonne nouvelle, Airparif vient de communiquer les résultats de son étude de référence !
Deuxième (très) bonne nouvelle, les chiffres sont excellents !
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Un enjeu absolument majeur

La qualité de l’air est un enjeu majeur de santé publique. Pour nous en convaincre, ne citons qu’un chiffre choc : la pollution de l’air, ce sont 7 900 décès[1] prématurés par an en Ile de France.

Rendons-nous compte, c’est environ **le double **du nombre de personnes décédées sur les routes de France en 2023.

[1] https://www.airparif.fr/etudes/2022/etude-mortalite-attribuable-la-pollution-atmospherique-en-ile-de-france

Qu’appelle-t-on qualité de l’air ?

Chaque jour nous inhalons environ 15 000 litres d’air ! Cet air contient des polluants qui dégradent sa qualité. Les polluants sont causés principalement par les activités humaines et plus marginalement par des sources naturelles (végétation, érosion des sols, activité volcanique…).

Parmi les activités humaines responsables, on retrouve le transport, le résidentiel (en particulier le chauffage), l’agriculture et l’industrie.

Les principaux polluants mesurés sont des gaz comme le dioxyde d’azote (N2O) ou l’ozone (O3). Il peut aussi s’agir de particules (PM10) ou de particules fines (PM2,5).

Pour comprendre les liens entre causes de la pollution de l’air et impact sur la santé, une bonne infographie vaut mieux qu’un long discours :

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Des résultats très positifs

Tous les indicateurs (à l’exception de l’ozone) sont très nettement orientés à la baisse sur les 10 dernières années. C’est le principal enseignement du rapport de AirParif publié en avril dernier.

Quelques chiffres pour illustrer cette excellente nouvelle :

•Dioxyde d’azote : -40% entre 2013 et 2023, et même -55% versus 2003 •PM10 : -35% entre 2013 et 2023 •PM2,5 : -40% entre 2013 et 2023, et même -55% versus 2003 •O2 (ozone de basse altitude) : stagnation

Si on regarde du côté des pics de pollution, les chiffres sont tout aussi satisfaisants avec « seulement » **10 jours de dépassement des seuils d’alerte en 2023. **C’est significativement moins que sur les dernières années.

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Pourquoi une telle baisse ?

Ces baisses sont les résultats des politiques publiques mises en œuvre depuis plusieurs années. Les mesures déployées portent leurs fruits. AirParif précise : « Cette amélioration globale de la qualité de l’air est essentiellement due aux réglementations et politiques publiques de réduction des émissions de polluants dans l’air pour différentes activités, tant au niveau européen, national que local ».

C’est un signal encourageant qui invite à ***poursuivre dans cette dynamique

.*** Citons par exemple les ZFE (Zone de Faible Emissions) et l’utilisation de la vignette Crit’Air qui visent à « exclure » les véhicules les plus polluants des zones urbaines fortement peuplées.

La règlementation s’est aussi renforcée sur les véhicules thermiques ces dernières années avec la norme Euro6 qui produit ses effets au fur et à mesure du renouvellement du parc de véhicules.

La pandémie et l’augmentation des kilomètres de pistes cyclables ont aussi favorisé l’émergence du vélo comme véritable moyen de transport.

Des progrès sont encore à réaliser

Ces progrès significatifs ne doivent pas occulter le chemin qu’il reste à parcourir en matière de qualité de l’air.

Rappelons que la France a été condamnée par la Cour de justice européenne pour son non-respect des valeurs limites de dioxyde d’azote.

Si les chiffres présentés dans les relevés AirParif sont incontestablement en progrès, les concentrations restent très nettement au-dessus des recommandations de l’OMS.

Les instances européennes viennent d’ailleurs d’adopter de nouveaux seuils applicables à partir de 2030. Les performances actuelles sont insuffisantes pour satisfaire les exigences à venir. C’est ce que rappelle AirParif dans son résumé pour décideur :

« En 2023, plus de 4,5 millions de Franciliens respiraient un air dont les concentrations de polluants étaient supérieures à ces seuils à respecter en 2030. » En résumé, la qualité de l’air s’améliore très significativement depuis 20 ans grâce aux politiques publiques et nous devons collectivement accélérer dans cette direction pour atteindre les nouveaux objectifs à horizon 2030 !

Mobilités actives, électrification, transports en commun, covoiturage… autant de leviers sur lesquels agir pour améliorer l’air respiré par les Franciliens

Publié le 6 juin 2024
6 juin 2024
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